Kinésithérapeute : les démarches pour ouvrir un cabinet de kiné
Le kinésithérapeute ou masseur-kinésithérapeute peut intervenir dans différents domaines, entre autres celui du sport et de la petite enfance. Ce professionnel peut travailler dans un établissement tel qu’un hôpital, ou se mettre à son compte en créant son propre cabinet de kinésithérapie.
Qu’est-ce qu’un kinésithérapeute ?
Le métier d’un kinésithérapeute est, avant tout, d’aider une personne à prévenir ou à traiter des problèmes de motricités. Ceci, dans le but de redonner aux patients ses capacités fonctionnelles.
Le travail d’un kinésithérapeute se base toujours sur un examen clinique. Il peut également être réalisé suite à une prescription médicale.
Divers techniques sont sollicités par ce professionnel afin de traiter ses patients : étirements, massages, utilisation de matériel de kinésithérapie, etc. Étant un métier libéral, la kinésithérapie est aussi réglementée. Elle est régie par l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes.
Un code de déontologie doit être respecté, que ce soit envers les collègues ou les patients, à savoir le code 86 90 E relatifs aux activités des professionnels de la rééducation, de l’appareillage et des pédicures-podologues.
La santé ne vient pas seulement de la médication, mais aussi de la mobilisation.
Quels diplômes faut-il avoir pour l’ouverture d’un cabinet de kinésithérapie ?
Pour pouvoir ouvrir un cabinet de kinésithérapie, il faut avant tout être apte à exercer le métier de kinésithérapeute, en obtenant le diplôme d’État de masseur kinésithérapeute ou DE.
Pour obtenir ce diplôme, il est nécessaire de suivre cinq années d’études, dont une pour la formation est quatre pour la préparation.
Bon savoir
Un kinésithérapeute doit disposer d’une bonne aptitude physique. Ce dernier doit lui permettre d’exercer son métier. Étant donné que le travail d’un kinésithérapeute consiste à aider le patient en utilisant, dans la majorité des cas, ses mains, il faut qu’il soit en bonne santé. Ceci afin d’éviter d’exposer le patient à des risques.
Comment ouvrir un cabinet de kinésithérapie ?
Afin d’ouvrir un cabinet de masseur-kinésithérapeute, il est nécessaire de suivre des démarches administratives spécifiques.
Inscription au tableau de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes
Pour s’inscrire au tableau de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes, il faut déposer les pièces justificatives auprès du conseil départemental de son département. Il est également possible d’envoyer le dossier par courrier ou par lettre recommandée. Pour cette dernière, un accusé de réception est nécessaire. Suite à ce dépôt de dossier, une étude est faite par le conseil à l’issue de laquelle, une décision est prise.
Si la demande est acceptée, le demandeur est inscrit au tableau et son diplôme est enregistré. Celui-ci obtient, par la suite, une attestation d’inscription. C’est dans cette dernière que se trouve le numéro RPPS ou le numéro répertoire partagé des professionnels de santé. Suite à cela, une carte de professionnel de santé lui est attribuée par l’Agence des systèmes d’information partagés de santé. C’est grâce à cette pièce que le kinésithérapeute peut s’enregistrer à l’assurance maladie et ainsi avoir le droit d’exercer.
Enregistrement au niveau de l’assurance maladie
Lorsqu’un kinésithérapeute ouvre un cabinet, il doit enregistrer son activité. Cet enregistrement doit se faire auprès de l’assurance maladie. Pour cela, un dossier est également à fournir auprès de l’assurance.
Le kinésithérapeute doit prendre un rendez-vous avec un conseiller pour un entretien. Lors de cet entretien, des échanges sont faits afin que le kinésithérapeute soit au courant de tous les services de l’assurance maladie. C’est aussi durant ce moment que le professionnel est mis au courant des modalités d’usage de la CPS ou encore de la convention nationale des kinésithérapeutes.
Suite à cet entretien, le conseiller procède à l’enregistrement du dossier d’installation du professionnel. Il se charge ensuite de la commande des feuilles de soins avec le nom du kinésithérapeute.
Pour finir, le conseiller procède à l’élaboration des formalités pour l’obtention de sa protection sociale personnelle. Dont, l’immatriculation à l’URSSAF.
Statut juridique
Pour la création de son cabinet, le kinésithérapeute peut le faire seul ou en groupe. Pour un kinésithérapeute qui décide de monter seul son cabinet, il peut opter pour une entreprise individuelle ou pour une société d’exercice libérale à associé unique.
Si d’autres personnes interviennent dans la création du cabinet, il ne peut opter pour une entreprise individuelle. Il peut choisir entre une société d’exercice libéral à plusieurs associés ou une société de moyens. Ce n’est qu’en procédant ainsi qu’il est possible de garantir un partage des coûts adéquat ainsi qu’une mise en commun des moyens.
Lorsque le statut juridique est déterminé, le kinésithérapeute doit procéder à la demande d’immatriculation de son entreprise.
Les formalités liées à l’immatriculation dépend du type de statut juridique choisi. Pour les entreprises individuelles, une déclaration d’activité est nécessaire. Quant à une société, des statuts doivent être rédigés, ainsi que la publication d’une annonce légale.
Pour les entreprises individuelles, la déclaration est à déposer auprès de l’URSSAF, tandis que pour les sociétés, le dossier est à déposer auprès de la greffe du tribunal de commerce ou d’instance.
L’extrait Kbis
Pour fonder un cabinet de kinésithérapie, il est également nécessaire de disposer d’un extrait Kbis. Ce dernier s’obtient après que le kinésithérapeute ait complété le dossier nécessaire et l’ait envoyé auprès de la greffe. Le Kbis constitue la carte d’identité de la société.
L’aide à l’installation
Une aide à l’installation est offerte aux kinésithérapeutes qui souhaitent exercer dans une zone très sous dotée ou sous dotée par l’ARS ou l’Agence régionale de santé.
Il existe plusieurs types d’aides qui tiennent compte du type de contrat du masseur-kinésithérapeute. L’aide consiste à prendre en charge des éléments, comme les cotisations d’allocations familiales ou l’équipement du cabinet. Des aides individuelles sont également offertes ainsi qu’une aide forfaitaire.
Faire une étude de marché
Quel que soit le type d’entreprise à créer, il est toujours recommandé de réaliser une étude du marché. Pour cela, il faut tenir compte du nombre d’habitants de la zone dans laquelle on souhaite monter son cabinet de kinésithérapie.
Il est aussi nécessaire de connaître le nombre de professionnels de santé : médecins, kinésithérapeutes, pharmaciens, spécialistes, infirmiers, etc. Cela permet de déterminer entre autres le nombre de personnes qui pourront venir consulter dans le cabinet.
Réglementation
La pratique du métier de kinésithérapeute est réglementée. Un masseur-kinésithérapeute doit respecter certaines règles. Surtout au niveau du conventionnement des tarifs ou encore du nombre d’actes.
Un kinésithérapeute doit également se conformer au code de la santé publique. Les normes de sécurité et d’accessibilité doivent également être respectées, étant donné qu’il s’agit d’un établissement destiné à recevoir du public.
Un kinésithérapeute est tenu de payer des charges sociales ainsi que des impôts de ménage.
Les organismes à contacter
Pour entreprendre les démarches administratives, il faut passer par plusieurs organismes. Entre autres :
- La Direction Départementale de l’Action Sanitaire et Sociale
- L’Administration fiscale
- La Caisse Primaire
- La Caisse obligatoire de retraite.
Incompatibilités
Le métier de kinésithérapeute peut être réalisé avec une autre activité. Toutefois, il existe quelques incompatibilités. En effet, pour pouvoir exercer les deux activités en même temps, l’autre métier ne doit pas priver le masseur-kinésithérapeute de différents éléments, à savoir la dignité, l’indépendance ou encore la moralité.
Une incompatibilité se produit également lorsque le métier de kinésithérapeute est exploité par le second métier de manière à tirer profit des prescriptions.
L’importance de l’assurance professionnelle pour les kinésithérapeutes
L’assurance professionnelle est un élément essentiel pour tout kinésithérapeute souhaitant ouvrir son propre cabinet. Elle offre une protection contre les risques associés à la pratique professionnelle, notamment en cas de poursuites pour faute professionnelle ou négligence.
Voici quelques raisons pour lesquelles chaque kinésithérapeute devrait envisager de souscrire une telle assurance :
- Protection contre les litiges : même avec la meilleure formation et les intentions les plus sincères, les erreurs peuvent survenir. Une assurance responsabilité professionnelle couvre les frais juridiques et les éventuelles indemnisations.
- Confiance des patients : savoir que leur kinésithérapeute est assuré peut renforcer la confiance des patients, car cela montre un niveau de professionnalisme et de préparation.
- Sérénité d’esprit : avec une assurance appropriée, les kinésithérapeutes peuvent se concentrer sur leur travail sans craindre d’éventuelles répercussions financières en cas de litige.
- Exigences réglementaires : dans certaines juridictions, avoir une assurance responsabilité professionnelle peut être une exigence pour pratiquer.
Il est donc crucial de rechercher et de choisir une assurance adaptée aux besoins spécifiques de la kinésithérapie, en tenant compte des couvertures proposées, des exclusions et des primes.
La gestion financière : un pilier pour la pérennité d’un cabinet de kinésithérapie
La gestion financière est un aspect fondamental pour tout kinésithérapeute souhaitant ouvrir et maintenir un cabinet prospère. Elle va bien au-delà de la simple comptabilité et englobe une vision globale de la santé financière du cabinet.
Parmi les éléments à prendre en considération dans la gestion financière de son cabinet de kinésithérapie, nous pouvons citer :
- Le budget prévisionnel : il est essentiel d’établir un budget prévisionnel pour anticiper les dépenses et les revenus. Cela permet de planifier les investissements nécessaires et d’assurer la viabilité à long terme du cabinet.
- Le suivi régulier : il est crucial de suivre régulièrement les entrées et sorties d’argent pour s’assurer que le cabinet reste dans les clous financièrement et pour détecter rapidement tout écart.
- La gestion des impayés : mettre en place un système efficace pour relancer les paiements en retard et minimiser les impayés.
- L’optimisation fiscale : connaître les différentes déductions et avantages fiscaux disponibles pour les kinésithérapeutes peut aider à réduire la charge fiscale.
- L’épargne et l’investissement : il est sage de mettre de côté une partie des revenus pour les périodes creuses ou pour financer de futurs investissements, comme l’achat de matériel ou la formation continue.
Une gestion financière solide est la clé pour assurer la pérennité de son activité, éviter les surprises désagréables et se concentrer sur le traitement de ses patients.