Gestion et productivité

Entrepreneuriat : un quotidien pas facile à gérer pour un entrepreneur

Par Philippe , le 11 septembre 2021 - 9 minutes de lecture
entrepreneuriat

Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes s’intéressent au domaine de l’entrepreneuriat. En effet, c’est un domaine qui offre de nombreux avantages, comme la liberté dans la réalisation des tâches, la création des valeurs pour soi ou encore la création de profits importants. Toutefois, le quotidien des entrepreneurs n’est pas toujours simple à gérer. Dans cet article, nous vous détaillons les points importants à considérer avant de se lancer dans la création de l’entreprise.

Quels sont les rôles et les obligations d’un entrepreneur ?

Être entrepreneur — outre avoir un projet bien conçu — c’est, également, conjuguer des tâches diverses : être à la fois un dirigeant, un contrôleur, un contribuable et un employeur.

Assurer la direction de l’entreprise

Contrairement à ce que l’on pense du travail des entrepreneurs, comme quoi ce sont des personnes qui sont juste chargées de donner des ordres et récolter les bénéfices venant du travail acharné des travailleurs, diriger une entreprise est une tout autre réalité. En tant que propriétaire du projet, l’entrepreneur doit avant tout participer activement aux activités de l’entreprise et piloter chacune de ses activités afin que celles-ci répondent concrètement aux stratégies d’actions élaborées dans le business plan.

Les tâches liées à la direction de l’entreprise se traduisent par :

  • concevoir les moyens pour acquérir une notoriété sur le marché
  • trouver les bons fournisseurs et négocier avec eux, les payer
  • contracter avec les clients
  • honorer ses dettes
  • savoir choisir la bonne décision dans l’intérêt de l’entreprise, etc.

Exercer un contrôle permanent

La gestion d’une entreprise requiert une indulgence, car une moindre faute commise, l’exercice pourrait être déficitaire et le patrimoine : dans une situation négative. Donc, l’entrepreneur doit toujours exercer un contrôle permanent sur l’état financier de l’entreprise afin d’en avoir une image exacte et s’y référer avant toute prise de décision. Les salariés sont également « à surveiller comme du lait sur le feu », dit l’adage, mais ce dans le respect des limites posées par les règles et les droits fondamentaux.

S’acquitter de ses devoirs juridiques

Les obligations fiscales et sociales

Les obligations fiscales et sociales des entrepreneurs sont des myriades. Il importe de les évoquer dans cet article afin que les lecteurs désirant se lancer dans le business puissent avoir une conception assez claire du mécanisme et des devoirs, posés par le régime fiscal et le régime social, qu’il faut impérativement connaître et exécuter sous peine d’engager la responsabilité. Il s’agit

  • des impôts sur les bénéfices
  • des « TVA (Taux sur la Valeur ajoutée) »
  • des cotisations sociales et
  • des cotisations foncières des entreprises (CFE), etc.

L’étendue des obligations fiscales des entrepreneurs varie, toutefois, en fonction du statut juridique et du régime juridique qu’ils ont choisi d’adopter dans l’exercice de leurs activités.

Le choix du régime d’imposition des bénéfices et du régime d’imposition de la TVA est à faire au moment du dépôt du dossier relatif à la demande de création de l’entreprise auprès du Centre de Formalités des Entreprises (CFE). Toutes les démarches administratives pour la formation de l’entreprise projetée sont effectuées, d’ailleurs, auprès de ce service public :

  • la déclaration de l’entreprise auprès du réseau du CFE qui a compétence sur votre dossier (la Chambre de commerce et de l’industrie [CCI], la Chambre de métiers et de l’artisanat [CMA] pour les activités artisanales, la Chambre de la batellerie artisanale pour les services de transport de marchandises par voie d’eau ou pour les sociétés coopératives pluviales, la Chambre d’agriculture pour les activités agricoles à titre principal, l’URSSAF pour les activités libérales et le Greffe du tribunal de commerce pour les groupements d’intérêt économique [GIE], les sociétés en participation, etc.)
  • le CFE va statuer sur la validité de l’entreprise projetée et donner son accord pour sa création, informer l’administration fiscale de votre choix relatif au régime fiscal
  • l’immatriculation, etc.

À titre d’exemple, les autos entrepreneurs (notion similaire à « micro-entrepreneurs », se dit des personnes qui exploitent seules leurs entreprises en leurs noms propres) sont soumis au « régime micro », régime qui gouverne les « micro-entreprises ». Ce régime prévoit pour les micro-entrepreneurs comme impôts sur les bénéfices : les impôts sur le revenu (IR) (impôt qui frappe les entrepreneurs individuels et les sociétés de personne : les sociétés en nom collectif [SNC], par exemple). L’impôt sur le revenu — contrairement à l’impôt sur la société (IS), payé par les sociétés de capitaux (la société anonyme par exemple, une société de capitaux par excellence) — est payé par la personne du micro-entrepreneur ou de chaque associé proportionnellement à ses apports, et ce, même si les dividendes ne furent pas répartis. À part ce régime classique qui s’applique de plein droit à l’auto entrepreneur en cas de choix non manifesté, le micro-entrepreneur peut opter pour le régime de versement libératoire : avec ce mécanisme, le payement de l’impôt s’effectue tous les mois ou tous les trimestres et son calcul se fait sur la base du chiffre d’affaires avec un taux variable suivant la nature de l’activité (1 % du chiffre d’affaires s’il s’agit de ventes de marchandises ou de fournitures de logement, 1,7 % pour les prestations de service et 2,2 % pour les activités libérales). Il convient tout de même de signaler que le statut d’auto entrepreneur ne s’acquiert pas par le simple exercice de l’activité de manière individuelle, des critères sont à remplir et des formalités à suivre : exercer en tant que travailleur indépendant, respecter le plafond de chiffres d’affaires, s’immatriculer en ligne (sur www.autoentrepreneur.urssaf.fr ou sur www.guichet-entreprises.fr), etc.

Outre l’impôt sur les bénéfices, les entreprises sont également assujetties à la TVA. Concrètement, ce sont les consommateurs finals qui la payent, les entreprises tiennent juste lieu de collecteurs dans ce que l’on appelle le processus de production et de commercialisation. En revanche, il est des situations où il y a exonération de la TVA : les exportations de marchandises vers les destinations hors de l’Union européenne, les activités médicales, etc. Les cotisations foncières des entreprises (CFE) viennent s’ajouter à tout cela : tout ce qui exerce de manière habituelle une activité professionnelle non-salariée, quel que soit le statut juridique, le régime d’imposition choisi ou la nature de l’activité, est tenu de payer les CFE. En France, la règle est qu’au début d’activité c’est-à-dire durant l’année de sa création, l’entreprise bénéficie d’une exonération de CFE.

En matière sociale, les obligations se traduisent par les cotisations sociales calculées sur la base du chiffre d’affaires. Pour le cas des autos entrepreneurs qui ont choisi d’être régi par le régime de versement libératoire, la déclaration et le payement de leurs charges fiscales et sociales sont simplifiées. Avec ce système, ils payent parallèlement, avec les impôts sur le revenu, les cotisations sociales auprès d’un même organisme : la Sécurité sociale des Indépendants.

 Les obligations en tant qu’employeur et gérant

  • Rémunérer les salariés
  • Payer leurs frais de remboursement
  • Répartir les bénéfices entre les associés si l’entreprise est exploitée sous forme sociale
  • Convoquer les assemblées
  • Déterminer l’ordre du jour
  • Procurer aux associés tous les documents nécessaires pour leur droit à l’information, etc. entrent aussi dans le champ de responsabilités du chef d’entreprise.

Quels impacts sur la vie privée ?

Puisque l’entrepreneuriat est un ample ensemble de tâches empilées, il demande la consécration du maximum de votre temps aux travaux et prive le « droit » de tomber malade.

Un temps occupé majoritairement par la vie professionnelle

Un fait est certainement admis communément par les entrepreneurs : leur vie privée est délaissée au profit de leurs travaux ; s’accorder une grâce matinée aux côtés de votre mari, passer un week-end sans toucher ou sans penser une seule fois à votre travail, avoir un déjeuner familial autour d’une table complète… sont des luxes que vous ne pourrez procurer très souvent à vous et vos enfants, quand vous êtes chef d’entreprise. Le travail d’un entrepreneur lui exige une implication totale et limite le pouvoir de faire la vie.

Le devoir de se créer une force surhumaine

Certaines fois, l’exploitation pourrait connaître des périodes de récession, la concurrence pourrait s’intensifier sur le marché, l’entrepreneur traverserait un moment où il est à court d’idées, etc., néanmoins, malgré les pressions et les stress que cela accumulera, il est tenu, par le travail, de rester en parfait état de santé et de garder une ténacité. L’entrepreneuriat n’est pas un métier pour les versatiles, c’est quelque chose qui exige détermination, persévérance et présence permanente.

En somme, le travail de l’entrepreneur est dur.

Conclusion : Le métier d’un entrepreneur est dur. Mais cela ne doit pas vous décourager si vous portez l’ambition de rayonner dans l’univers de l’entrepreneuriat : la satisfaction trouvée dans les chemins difficiles est toujours deux fois plus grande.

 

Philippe

La Radio des Entreprises, le magazine en ligne qui vous aide à optimiser la création et la gestion de votre entreprise !